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1712. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ce talent n’était pas assez fort ni assez original pour se créer à lui-même un genre, une langue et un rythme, et il ne fallait rien moins que tout cela alors, du moins dans l’ordre lyrique, dans tout ce qui était odes, élégies, méditations, si l’on voulait être un poète de la jeunesse, un de ceux dont elle saluerait l’avènement avec transport. […] Pourquoi faut-il qu’obéissant à des souffles bientôt différents et contraires, distraits la plupart et enlevés par la politique et les affaires, ils se soient plus ou moins dispersés, qu’ils n’aient pas eu d’action immédiate et directe sur leurs successeurs, et que ceux-ci, obéissant à de tout autres inspirations, quelques-uns pleins d’esprit, de génie même, puissants, prodigieux de veine, aient marché au hasard des temps, aient mêlé la cupidité à l’art, gâté le talent par d’impurs alliages, et n’aient rien créé qui fût tout à fait digne de si orgueilleux débuts, de si florissantes prémices ?

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