J’ai eu le bonheur de résider pendant plusieurs années à cette cour, et d’assister, dans la familiarité intime du prince, à tous ses actes, à toutes ses intentions, à toutes ses pensées les plus secrètes d’amour pour son peuple et de perfectionnement pour ses institutions ; il n’y eut jamais alors plus de libéralisme sur un trône. […] Un vernis de chevalerie antique et d’allégeance féodale décorait ce gouvernement, plus semblable à une cour de l’Escurial qu’à une cour italienne de Turin. […] Cet asile, demandé à une cour autrichienne par un promoteur apparent de la guerre contre l’Autriche, était un témoignage suffisant de la résipiscence du prince. […] Sincère ou apparente, sa dévotion, stricte comme une discipline, faisait de sa cour un couvent armé : des prêtres et des soldats, des revues et des cérémonies religieuses, c’était tout le règne ; un soldat monacal, c’était tout le roi. […] Il alla à Bologne lui faire la cour.