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29. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

À l’arrivée au London News de ces croquis, ou plutôt de ces croquetons, Gavarni les feuilletant, saisi par le caractère, le pittoresque de tel ou tel crayonnage de premier coup, disait : « Je prends celui-là !  […] Je n’écoute plus le fils d’Hugo, je suis tout à coup rejeté dans ces cruels six mois, où deux fois par jour, j’ai traîné mon pauvre frère à ce cruel supplice, sans pouvoir le sauver. […] On dit bonsoir aux projets de la soirée, et l’on s’isole paresseusement dans un tête-à-tête vague avec soi-même, dans un néant trouble, dont le coup de sonnette de votre meilleur ami, vous sortirait le plus désagréablement du monde. […] » Enfin, la soirée s’avançant, et personne n’apportant des nouvelles, elle s’écrie tout à coup : « C’est prodigieux, ces hommes ! […] Puis affalé sur moi, et avec des coups de doigt sur ma poitrine, me faisant l’effet de coups de bouton de fleuret, il a cherché à me prouver, que personne, personne au monde n’avait été amoureux, comme il l’avait été une fois.

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