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646. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Mais le mérite particulier de Froissart, le trait auquel s’est reconnu l’esprit français, c’est d’avoir peint des couleurs les plus vraies, ou plutôt des seules couleurs qui y convinssent, une époque caractéristique de la société française. […] Depuis plus de cinq siècles que ces chroniques ont été écrites, l’esprit français se reconnaît aux qualités de ces charmants récits, à cette clarté, à cette suite, à cette proportion, à cette absence d’exagération, à ces couleurs déjà mêlées et variées d’une main habile, et dont aucune n’éblouit. […] L’un emprunte ses images et ses couleurs aux spectacles qu’il décrit ; et lors même qu’il veut peindre les douleurs morales, il s’attache plus à en faire voir la pantomime qu’à en analyser les effets intérieurs.

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