Plus tard, par un règlement spécial, voulant se défendre de l’illusion des lectures, ils décidèrent qu’on ne lirait aucun discours dans la compagnie, sans en apporter en même temps l’analyse à part, afin que l’Académie pût juger du corps aussi exactement que des parties. […] Ces académies ont été dès l’origine des corps conservateurs. L’Académie française a seule été un corps fondateur ; et c’est peut-être parce qu’elle a eu la gloire d’établir les règles, qu’elle n’a pas toujours assez estimé le modeste honneur de les maintenir. […] L’Académie refusa cet excès de pouvoir ; elle laissa chacun libre d’employer tels termes qu’il voudrait, et de n’user des mots approuvés par le corps que s’il les jugeait les plus propres à rendre ses pensées. […] Trop souvent cet esprit collectif qui en a fait, à l’origine, un corps imposant et influent, malgré la médiocrité individuelle de plusieurs de ses membres, n’a été que l’accord de gens complaisants en faveur de méchants écrits et de méchants auteurs.