La parole intérieure, comme son, n’est pas localisable [§ 7] ; mais, si elle est associée à une autre image nettement localisée dans la bouche, elle est elle-même indirectement localisée au même endroit du corps, et sa localisation entraîne celle de la pensée. […] Voir Janet, Le cerveau et la pensée, p. 121 ; et Albert Lemoine, L’âme et le corps : Du siège de l’âme 148. […] Cette localisation ne peut résulter d’une sorte d’intuition a priori des rapports de la pensée avec le cerveau : il est absurde de supposer le cerveau sentant lui-même sa situation dans le corps ; il ne l’est guère moins de supposer l’âme sentant le cerveau, prenant connaissance de ses relations avec lui, et localisant le cerveau directement, elle-même par association. […] VI, § 3]. — Notons d’ailleurs que l’idée de l’externe, dans le sens commun, n’est pas, à parler exactement, celle de l’étendue, mais seulement celle de l’étendue qui entoure mon corps et que mon corps n’occupe pas ; de même, l’interne n’est pas le moi, l’inétendu, mais l’étendue occupée par mon corps. […] […]Comprendrait-on le pouvoir expressif ou plutôt suggestif de la musique, si l’on n’admettait pas que nous répétons intérieurement les sons entendus, de manière à nous replacer dans l’état psychologique d’où ils sont sortis, état original, qu’on ne saurait exprimer, mais que les mouvements adoptés par l’ensemble de notre corps nous suggèrent ?