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305. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

J’entre dans la cohue à corps perdu, je pousse, M’accroche, me faufile et rampe, s’il le faut, Quitte à me redresser en arrivant en haut ! […] Elle touche à des pudeurs de l’âme aussi sensibles que les mystères du corps ; elle révèle, — et c’est une mère qui parle à son fils ! […] La vénalité, chez la femme galante, peut ne pas exclure une certaine fierté ; chez l’épouse tombée, elle se contrefait en mendicité sentimentale et plaintive : l’une réclame le prix de son corps, l’autre en demande humblement l’aumône. […] Autour d’elle chuchotent les insinuations et les médisances ; on se demande quelle fée lui file les dentelles qu’elle a sur le corps. […] Elles troquent leur corps contre une robe, à la façon des négresses qui se vendent pour un collier de corail ou de verroterie.

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