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174. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Je ne me sens pas de corps, et ma cervelle me semble à l’état de gaz. […] Au dernier acte, un très saisissant effet : ce lit de la chambre du Grand-Hôtel, entouré de la musique sautillante d’un bal, et d’où, en la solitude de la chambre, sort d’un corps qu’on ne voit pas, la demande agonisante : À boire ! […] Et Zola répète dans un grand affaissement de corps : « Tu sais, moi je suis superstitieux, si je l’avais commandé, je crois que la pièce serait tombée !  […] Rien de lascif, dans cette chaleur et cette odeur d’Orient, comme ces deux fillettes, perchées en l’air, avec leurs jupes courtes et l’abandon mou du haut de leur corps, couché sur la rondeur de l’arbuste, et montrant le rire de leurs yeux vifs, dans l’ombre de cette carcasse de mousseline, de cette coiffe appelée là-bas quisenote, — et parlant entre elles de leurs « corps coulants ». […] D’abord la caresse de passes magnétiques, de gestes à distance qui ne sont plus les gestes d’autrefois, où il y avait un peu du poing sur la hanche du modèle d’atelier, mais la caresse d’un corps onduleux, serpentant, gracieuse en des contournements légèrement pédérastiques.

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