XIII Est-il donc étonnant que pensant ainsi et qu’ayant le sentiment, je dirai presque le remords, de quelques erreurs de jugement commises par moi dans l’appréciation des actes et des hommes de la première Révolution française (Histoire des Girondins), est-il étonnant, dis-je, que je relise sévèrement ce livre (qui fut un événement, j’en conviens, et qui vit encore d’une forte vie à l’heure où je parle), et que je présente aujourd’hui le curieux phénomène d’un écrivain critique après avoir été historien, et qui juge à vingt ans de distance, en pleine maturité, le livre écrit par lui-même à une autre époque de son siècle et sous d’autres impressions de son esprit ?