Pourtant je réponds : 1º Qu’il y a une différence considérable entre une conception métaphysique et une conception psychologique de l’Inconscient, qu’admettre l’Inconscient comme un principe, comme une force, comme une entité, c’est tout autre chose que de l’admettre comme un ensemble de faits, comme un groupe de phénomènes ; 2º Qu’en réalité beaucoup de psychologues contemporains, en particulier Pierre Janet et son école, refusent encore d’admettre un inconscient psychologique ; 3º Enfin qu’en admettant que l’inconscient psychologique soit reconnu de tout le monde en tant que royaume, en tant que domaine, Freud est le premier à le concevoir : a) Comme un domaine, ou un royaume déterminé, qui a une géographie arrêtée, ou, sans métaphore : qui contient des tendances, des velléités extrêmement précises, dirigées vers des buts particuliers ; b) Comme un domaine, ou un royaume qui peut être exploré, en partant du conscient, et même qui doit l’être si l’on veut comprendre le conscient. […] Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l’insaisissable tourbillon de couleurs remuées ; mais je ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m’apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s’agit.