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41. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Néanmoins cette difficulté, quoique paraissant insurmontable à notre imagination, ne peut être considérée comme valable, si l’on admet les propositions suivantes : C’est d’abord que les organes et les instincts sont, à un degré si faible que ce soit, variables. […] Bien que la fécondité des variétés croisées et celles de leur postérité métisse aient été déclarées par tant d’auteurs une loi constante et universelle, pourtant cette assertion ne peut plus être considérée comme absolue après les faits que j’ai cité sur l’autorité de Gærtner et de Kœlreuter. […] Si l’on considère des périodes suffisamment longues, la géologie prouve clairement que toutes les espèces ont changé, et qu’elles ont changé comme le requiert ma théorie : car elles ont changé lentement et graduellement. […] Si nous considérons les instincts, si merveilleux qu’ils soient, la théorie de sélection naturelle de modifications successives, légères et avantageuses, nous explique aussi aisément leur origine que celles des organes physiques. […] La question est difficile à résoudre, parce que, plus les formes que nous avons à considérer sont distinctes, et plus nos arguments manquent de force ; mais plusieurs d’entre les plus puissants s’étendent fort loin.

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