Considérons ce jugement ; pris en soi, il est faux ; la sensation n’est pas dans mon pied. […] Considérons ces cas qui nous détrompent. […] Rien d’étonnant, si nous cessons de les considérer comme nôtres et si nous finissons par les considérer comme un quelque chose étranger à nous. […] La vérité est pourtant que toutes les couleurs dont le monde environnant nous semble peint sont en nous et sont des sensations de nos centres optiques ; il suffit pour s’en convaincre de considérer les sensations de la vue qu’on nomme subjectives. […] Partant, nous demeurons en suspens ; nous sommes tentés de considérer notre sensation, tantôt comme une sensation, tantôt comme un je ne sais quoi, qui, parti du dehors, entre en nous.