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122. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

Le noir les prend gauloisement et considère que la jalousie est une maladie quelque peu ridicule puisqu’elle s’obstine à empêcher l’inévitable. […] Une seule certitude ressort, à ce point de vue, des contes que je connais, c’est que la marque cicatricielle, la balafre faciale, en quoi nous avons tendance à voir un ornement, ne présente pas d’attrait pour les noirs qui la considéreraient au contraire comme disgracieuse, s’il faut en juger par les contes, très nombreux et d’origines très diverses, où jeunes filles et jeunes gens recherchent, pour l’épouser, un jeune homme ou une jeune fille qui ne soit pas défiguré par des marques de cette nature (v. […] De plus, il considère en eux l’expérience acquise qui confère à ceux-ci une force morale rehaussant singulièrement le prestige qu’ils ont pu perdre du fait de leur affaiblissement physique (V. à ce sujet le conte de La femme fatale). […] Quand au chien, on le considère comme gardien de la maison et comme un protecteur contre les méfaits des guinné, (V. […] Pour atteindre ces buts divers, le noir sacrifiera tout, même sa vie qu’il considère comme chose négligeable, car il ne voit au-delà de la vie que ce pis-aller peu effrayant : le néant.

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