Je ne crois pas en effet que, dans notre langue au moins, aucun écrivain dramatique ait su se plier au personnage et s’assimiler sa manière de parler, comme Molière ; et cela est d’autant plus remarquable, que, considéré en lui-même, Molière a un style très personnel, rempli de défauts et de défaillances. […] Il la trouvait très difficile à accepter, et notez que c’est, à ne considérer que le style, le chef-d’œuvre de Molière peut-être. […] Il a voulu affranchir, et quand on considère les faits historiques, on voit qu’il a réussi à affranchir de toutes entraves absurdes et injustes le grand acte de la vie privée, celui qui fonde et constitue la famille, le mariage. […] On a dit de Molière que son seul livre bien médité, bien lu, bien considéré, pouvait tenir lieu d’expérience. […] Si j’avais considéré Molière en lui-même, abstraction faite de tout ce qui l’a suivi, je n’aurais eu que des éloges sans restriction pour lui : mais je n’ai pu le considérer qu’à sa place dans une série.