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601. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Cette mère pieuse lui avait, en effet, donné sa foi comme elle lui avait donné sa race, et c’est ainsi qu’il grandit dans l’amour de l’Église, identifié tellement à l’Église par cet amour qu’il crut parfois à tort ne faire qu’un avec elle, et que trop souvent, et par illusion coupable de cet amour encore, il confondit dans sa conscience et dans ses actes le Pape et le Roi ! […] Philippe II échappe de toute la profondeur de sa conscience aux petits détails biographiques, et sur un homme comme lui, et pour descendre dans ce clair-obscur, ce ne serait pas trop qu’une forte étude psychologique. […] Il a tout vu, humainement, politiquement, par dehors, comme on voit dans le drame profane de l’Histoire — le drame sans monologues et sans confidents — et qu’on s’arrête aux faits sans descendre dans l’abîme des consciences, ces gouffres de complications ! […] La Ligue, même, qui n’eut de bon que ce fanatisme religieux méconnu si profondément par Forneron, la Ligue, qui, pour nous, fut à l’origine l’explosion de la conscience révoltée d’un peuple, n’a pas échappé à cette loi des Démocraties.

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