Contagion, ou rayonnement, dirais-je, voire création ou transformation magique, par où nous revêtons, non pas d’abord les idées ou les sentiments du poète, mais l’état d’âme qui l’a fait poète : cette expérience confuse, massive, inaccessible à la conscience distincte. […] Il suffit que chacun puisse se dire à lui-même les affirmations premières de la conscience soit empiriques, soit morales : ce n’est que par un travail ultérieur qu’on les comparera en vue de les exprimer « analogiquement ». […] Je ne déteste pas sa « conscience informulée », malgré ce qu’elle présente d’antinomique, qui serait, en somme, le nom nouveau de l’intuition ; mais il n’aurait pas fallu l’opposer à une conscience « en chair », et comme vide, par rapport à un « travail profond ». […] Et comment la clarté ne serait-elle pas la fleur extrême de toute conscience ? […] Landry que le poète sépare l’expression musicale de l’expression mentale, que le rythme s’impose à la conscience claire et l’idée à la conscience informulée, qu’une « phrase de trente mots ait été virtuellement construite dans son esprit avant qu’une seule sonorité ait résonné dans sa tête », qu’enfin un poème doive son existence comme un produit d’industrie à des services distincts.