Il était l’auteur des Chansons Joyeuses et des Poèmes de l’Amour et de la Mer, ces premières œuvres si fraîches, écrites par un adolescent étonnamment doué ; de l’Aurore, ce dramatique et douloureux combat d’une foi qui décline et d’une conscience qui aspire à s’affirmer ; des Symboles, ce puissant effort de résurrection des religions antiques, ce retour par l’émotion du cœur, par la pénétration passionnée de l’esprit, aux légendes divines qui ont guidé ou égaré, émancipé ou asservi l’humanité. […] Vers Ispahan, livre admirable dont la seconde partie languit sans doute un peu, mais dont la première moitié, la merveilleuse montée des trois degrés du plateau de l’Iran, est peut-être le morceau le plus rare des livres de Pierre Loti et de la poésie d’itinéraire, n’est nommé qu’une fois, par acquit de conscience comme une œuvre dont il suffirait d’avoir glissé le titre entre la Troisième Jeunesse de Madame Prune et les Désenchantées.