La conscience trouve donc ici, dans la seule idée d’un mouvement, la première condition suffisante et adéquate de ce mouvement. […] D’autre part, comment et pourquoi agir si on ne sent rien et si on n’a pas quelque conscience de ce qu’on sent, de ce qu’on fait, de ce qu’on produit ? […] On en peut dire tout autant de l’être, de la vie, de la conscience, avec lesquels d’ailleurs l’action ne fait qu’un. […] Nous sommes certains d’avoir conscience, mais essayez de vous représenter ce qu’est avoir conscience. […] De même pour l’activité primitive qui le constitue ; le sujet est présent à lui-même, mais non représenté à lui-même ; il a conscience, mais il n’a pas conscience de soi comme d’un changement particulier, ni comme d’un état particulier, quoiqu’il n’acquière la conscience distincte et claire de soi que dans des changements et des états offrant eux-mêmes distinction et clarté.