Règle générale, il suffit qu’un même fait nous soit connu par deux voies différentes pour que nous concevions à sa place deux faits différents. Tel est le cas pour les objets que nous connaissons par les sens. […] Un même et unique événement, connu par ces deux voies, paraîtra double, et quel que soit le lien que l’expérience établisse entre ses deux apparences, on ne pourra jamais les convertir l’une dans l’autre. […] Il y a donc place, et place égale, pour les deux hypothèses, pour celle de deux événements hétérogènes, et pour celle d’un seul et même événement connu sous deux aspects. […] Vue d’un côté, la nature a pour éléments des événements que nous ne pouvons connaître qu’à l’état de complication extrême, et qu’en cet état nous nommons sensations.