Ils racontent les illustres catastrophes, les époques glorieuses, la naissance, et la chute des empires, afin de conduire les hommes à la véritable grandeur par ces récits qui les enflamment, et de les effrayer par des leçons qui frappent leur imagination. […] Par un art plus subtil il commence presque toutes ses fables ensemble, les fait marcher à la fois, et les conduit de même à leur conclusion : il ne les termine pas les unes après les autres, mais les unes par les autres ; ce qui, comme vous savez, est la loi des bonnes poétiques. […] « Mais du moment qu’elle repasse de cette lumière fi Céleste qui l’éclairait sur le sort du monde, à la clarté faible et commune qui conduit les simples mortels, elle se sent tout à coup enveloppée de ténèbres. […] Fénelon même y conduit hardiment Télémaque sur les traces des héros grecs et latins ; mais Voltaire, retenu par la froide raison du siècle, moins familier avec le merveilleux, manifeste un esprit plus timide. […] Là, par une fiction très originale et moins énigmatique que celle de l’auteur de l’Apocalypse qu’il y conduit, nous retrouvons toutes les choses perdues sur notre globe, ou par notre faute, ou par le temps, ou par hasard.