Et semble que ce moyen de nous entravertir apporterait non légère commodité au commerce public ; car à tout coup il y a des conditions qui s’entrecherchent, et, pour ne s’entr’entendre, laissent les hommes en extrême nécessité. » Renaudot, qui savait sort Montaigne et qui s’en autorise, résolut d’établir ce centre commun d’annonces, d’adresses et de renseignements ; il eut l’idée de plus, soit par un sentiment d’humanité, soit pour mieux achalander son entreprise, de donner des consultations gratuites, et de se faire le commissaire officieux, mais qualifié et breveté, des pauvres et des malades, de ceux qui ne voulaient pas entrer dans les hôpitaux, et qui désiraient être traités à domicile : il se chargeait de leur procurer gratis médecins et médicaments. […] Renaudot, revenant sur cette condition imposée à ses fils et expliquant comment on pouvait tenir le Bureau d’adresses et d’annonces sans se charger pour cela des détails confiés à des commis, reconnaît qu’en effet ses fils ont déclaré devant la Faculté « qu’ils ne se mêlaient point et ne s’étaient jamais mêlés des négociations dudit Bureau ».