Le monde s’y compose d’une série de castes qui se haïssent et s’excluent. […] La brièveté des rêves, le néant du cœur, les arra chements de la passion, la rupture des tendresses, voilà les douleurs dont se compose son œuvre. […] De temps à autre éclatent des mots révélateurs : « L’image de ma mère et de ma sœur épaississait les voiles que la nature cherchait à soulever ; la tendresse filiale et fraternelle me trompait sur une tendresse moins désintéressée. » Chateaubriand ne nous dit pas si Lucile partageait les convoitises confuses qui composaient ce qu’il appelle les incantations de sa Sylphide. […] Il avait l’habitude de composer en marchant et c’est seulement en rentrant chez lui, lorsqu’il avait l’imagination préparée, qu’il se décidait à coucher ses pensées sur le papier. […] Aucun artiste de notre époque n’a plus passionnément aimé la forme. « Les ouvrages bien écrits, a-t-il dit, seront les seuls qui passeront à la postérité. » Il ajoute : « Toutes les beautés qui s’y trouvent, tous les rapports dont le style est composé, sont autant de vérités aussi utiles et peut-être plus précieuses pour l’esprit humain que celles qui peuvent faire le fond du sujet. » On reproche ordinairement à Flaubert de n’avoir pas distingué le fond de la forme.