Jugez de la belle occasion pour mistress Bute, respectable mère de famille, digne épouse d’un ecclésiastique, habituée à composer les sermons de son mari ! […] Il y a dans la drôlerie anglaise un sérieux, un effort, une application étonnante, et leurs folies comiques sont composées avec autant de science que leurs sermons. […] Amélia Sedley, sa favorite et l’un de ses chefs-d’œuvre, est une pauvre petite femme, pleurnicheuse, incapable de réflexion et de décision, aveugle, adoratrice exaltée d’un mari égoïste et grossier, toujours sacrifiée par sa volonté et par sa faute, dont l’amour se compose de sottise et de faiblesse, souvent injuste, habituée à voir faux, et plus digne de compassion que de respect. […] » Sa conversation est un composé de jurons, de lamentations et de radotages ; ce n’est plus un homme, mais les débris d’un homme : il ne subsiste en lui que des restes discordants de passions viles, pareilles aux tronçons d’un serpent écrasé, et qui, faute de pouvoir mordre, se froissent et se tordent dans la bave et dans la boue. […] Selon Thackeray, la société anglaise est un composé de flatteries et d’intrigues, chacun s’efforçant de se guinder d’un échelon et de repousser ceux qui montent.