Henri IV lui ayant exposé la question complète telle qu’elle s’agitait alors au sujet de sa religion, et lui ayant recommandé d’y bien réfléchir, lui dit qu’il le renverrait quérir dans trois ou quatre jours ; car c’était la coutume de Rosny, lorsqu’il était consulté par le roi, de demander du temps pour y penser ; il réfléchissait durant plusieurs nuits aux choses sans fermer la paupière, et mettait en ordre avec méthode tout ce qui lui venait dans l’esprit, afin de le déduire ensuite de point en point. […] Henri IV lui écrivait d’Amiens, le 15 avril 1596 : Je vous veux bien dire l’état où je me trouve réduit, qui est tel que je suis fort proche des ennemis, et n’ai quasi pas un cheval sur lequel je puisse combattre, ni un harnais complet que je puisse endosser ; mes chemises sont toutes déchirées, mes pourpoints troués au coude ; ma marmite est souvent renversée, et depuis deux jours je dîne et soupe chez les uns et les autres, mes pourvoyeurs disant n’avoir plus moyen de rien fournir pour ma table, d’autant qu’il y a plus de six mois qu’ils n’ont reçu d’argent.