Mais, d’abord, un mot sur l’art dont il fut, selon nous, avec Beethoven et avant Rossini, le plus complet et le plus miraculeux inspiré. […] Ces concerts innotés des éléments sont en général précédés d’un long et complet silence, comme pour faire faire en même temps silence dans les sens et dans les pensées de l’homme. […] De tous ces hommes privilégiés de l’oreille, le plus précoce, le plus complet et le plus divin, selon nous, jusqu’à Rossini, son seul rival, c’est Mozart. […] Hier, jour de Sainte-Thérèse, l’impératrice nous a envoyé son trésorier intime, qui est arrivé en grand gala devant notre porte, apportant deux habillements complets pour mes deux enfants. […] Je le prie tous les jours de me donner la grâce de persévérer ici, afin que je fasse honneur à toute la nation allemande, que je gagne quelque argent pour être en état de vous venir en aide, qu’en un mot nous nous réunissions tous les quatre, et que nous passions le reste de nos jours dans la paix et dans la joie. » XV Cette paix et cette joie, qu’il aimait à voir en perspective, se changèrent peu de jours après en larmes éternelles et en complet isolement : la seule joie de sa solitude, sa mère, malade de tristesse et d’exil, lui donnait de temps en temps des appréhensions sur sa santé ; il la soignait comme le souffle de ses lèvres, il passait seul les jours et les nuits à composer, à prier, à espérer et à désespérer à son chevet.