I Humboldt vécut ainsi, plein de vie, jusqu’en 1858, où ses forces commencent à défaillir. […] « Un second phénomène qui provoquait nos muettes observations, ce fut la forme et le contenu de ses dernières lettres ; elles étaient plus courtes, plus décousues, plus illisibles que jamais ; les lignes inclinées commençaient tout près du bord du papier, serrées les unes contre les autres et formant un lien qui se dirigeait en bas vers sa signature, comme si elles étaient une image de sa vie pleine d’activité sur le bord, mais qui se perd par une pente rapide, à son illustre nom. […] Il commence, en remontant par la science l’échelle des temps inconnus, et jette ses regards de la terre qu’il foule au fond des cieux que le télescope et le calcul rapprochent de lui. […] La description de ces espaces, la physique du monde, ne peut commencer que par les corps célestes, par le tracé graphique de l’univers, je dirais presque par une véritable carte du monde, telle que, d’une main hardie, Herschel le père a osé la figurer. […] Un tableau physique de la nature s’arrête à la limite où commence la sphère de l’intelligence, où le regard plonge dans un monde différent.