D’où qu’elle soit venue, cette Révolution, — et Cassagnac va tout à l’heure nous montrer et nous entrouvrir le faible gland dont elle est sortie, — elle s’appuie sur toutes les forces révoltées du cœur humain, sur l’imbécillité de la raison, sur les monstruosités de l’orgueil, et voilà ce qui l’éternise ! […] Elle a soulevé tous les peuples contre leur gouvernement, et depuis que ces gouvernements semblent avoir repris les rênes de leurs peuples, elle a condensé dans les cœurs cette haine de l’autorité qui est une préparation à d’autres révoltes. […] Il a ruiné et pulvérisé, les unes après les autres, toutes ces gloires posthumes et postiches faites à distance par la niaiserie ou le fanatisme, et, de l’infecte poussière de ces gloires dissoutes, il a pétri un puissant engrais de mépris qui ne sera pas perdu pour le cœur des générations futures. […] Il était toujours le fidèle, soumis et héroïque Jacques Bonhomme, le frère de Jeanne d’Arc et de Jeanne Hachette, vaillant de cœur devant l’ennemi comme devant la misère, son autre ennemi. […] Quand je creuse cette idée, je trouve qu’au fond, et si on y regarde bien, les causes n’existent pas en dehors des hommes, et qu’en fin de compte la loi qui gouverne le monde est la même loi qui gouverne nos faibles cœurs.