Mais le journal, à cette date, est déjà commencé ; nous avons un guide sûr, un témoin confidentiel de chaque jour : profitons-en pour pénétrer dans le cabinet et dans le cœur du plus honnête des savants. […] S’il n’en était ainsi, et si quelque raison plausible pouvait me décider à faire le transfuge, tu sais, ô mon Dieu, quelles études me seraient le plus à cœur : car il y a longtemps qu’un violent désir m’a saisi de m’adonner tout entier à ces lettres dans lesquelles seules toute vérité est contenue, et qui seules immortalisent ceux qui s’y vouent et les unissent à Dieu. […] (Il en dit ici plus long encore pour et contre l’antique Église et l’Église romaine, et il ajoute en gémissant 81 :) Ô Dieu qui lis dans les cœurs, tu vois les plaies de mon âme, sois mon médecin ! […] Toutes les prétentions et les éruditions de Jacques Ier ne sauraient me faire oublier un admirable mot de Henri IV, ce prince qui, pour être peu fort sur les livres, n’en paraît que plus grand de cœur et d’esprit. […] Ô Dieu, qui lis dans les cœurs, etc. » — On a très nettement les deux extrémités de la pensée de Casaubon, ses limites en sens opposé.