Mme de Coulanges était sans doute de celles qui avaient le plus pris sa défense : aussi était-elle outrée plus tard au nom de tout son sexe quand elle vit qu’il n’y avait plus moyen de se faire illusion, et que le héros de roman n’était décidément qu’un joueur, un voluptueux et le plus spirituel des libertins : « La Fare m’a trompée, disait-elle plaisamment, je ne le salue plus. » Cette trahison de cœur et la douleur qu’elle en ressentit conduisirent Mme de La Sablière, âme fière et délicate, à une religion de plus en plus touchée, qui se termina même, par des austérités véritables : elle mourut plusieurs années après aux Incurables, où elle avait fini par habiter. […] Je chante tes bienfaits, favorable Paresse, Toi seule dans mon cœur as rétabli la paix… De quelle paix s’agit-il ? […] Cette commune loi qui veut que notre cœur De son bonheur même s’ennuie, Me fit tomber dans la langueur Qu’apporte une insipide vie. […] Mieux vaudrait encore un démon au cœur que cette absence de tout ressort, de tout mobile élevé77. […] » Demandez plutôt à La Fare mourant si cette paresse à laquelle il se fiait ne l’a pas trompé ; lui qui se plaignait de l’esprit de servitude de son temps, et qui regrettait le xvie siècle parce qu’on y portait le cœur fier et haut, demandez-lui si c’est là qu’il en voulait venir ?