Nous ne rassemblons pas ici le reste des refrains épars de ce peuple poétique, chants de guerre ou de fête, chants du marin ou du moissonneur ; mais, l’histoire ne peut oublier ce qui sert à l’expliquer et fit battre des cœurs généreux, même en les égarant. […] Mais il se conserve encore de lui le début d’un hymne à Diane, moins gracieux que les vers d’Euripide, mais d’un ton chaste et noble : « Je suis à tes genoux, puissante chasseresse, blonde fille de Jupiter, Artémis, reine des hôtes sauvages des forêts, soit que maintenant, près des flots tourbillonnants du Léthé, tu regardes avec joie la ville habitée par des hommes aux cœurs courageux ; car tu n’es pas la bergère d’un peuple féroce, soit que… » Le goût peut se plaire à recueillir ces moulures tombées des fresques antiques du véritable Anacréon, et à les comparer aux ornements et aux grâces du recueil moderne. […] ceux qui avec toi sont morts ici, roi de Sparte aux belles fêtes, ayant soutenu l’assaut de flèches innombrables, de coursiers rapides et du peuple Mède103. » Après les Thermopyles, après Sparte, Athènes, Salamine enlève le cœur du poëte. […] Nous avons frappé les Perses au cœur, les accablant de maux, souvenir de leur affreuse défaite sur mer.