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674. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

On les apprend avec une secrète joie, on a plaisir à les savoir ; mais il n’en passe rien de la tête au cœur, et elles n’ont aucun effet appréciable sur la vie morale. […] S’il avait cru avec la simplicité de cœur de Newton à un créateur, le ver de terre lui eût paru tout aussi étonnant que le lion, le plus humble oiseau d’eau que le cygne. […] Dans ce livre prodigieux, il pouvait contenter son cœur, marcher seul, à la lumière du regard intérieur, et, désormais affranchi du secours des autres, découvrir sans voyageurs, observer sans naturalistes, des pays que Dieu seul a vus. […] Ils rencontraient Dieu par l’intelligence qui remontait, comme à leur insu, vers sa source ; mais leur cœur n’était pas touché. […] Le Dieu souverainement bon n’est connu que des humbles qui le trouvent par la défiance en leurs lumières et qui le gardent par le cœur.

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