De telles notes, parties du cœur et des entrailles du bon sens, en disent plus que les dossiers les mieux assemblés ; ou plutôt le dossier qu’on rassemble et de tels accents qu’on ressaisit s’éclairent l’un par l’autre. […] Le roi tenait ce grave discours à ses officiers et gens de justice le 24 ; la veille, il avait écrit ces mots plus lestes à Gabrielle : « Ce sera dimanche (après demain) que je ferai le saut périlleux. » Ce mot a scandalisé à bon droit ; mais il ne faut jamais oublier que Henri IV, nonobstant les sentiments, avait une manière gaie involontaire de prendre et d’exprimer même ce qu’il avait de plus à cœur et de plus sérieux. […] Adieu, mon cœur, je vous baise cent mille fois. […] Maintenant est-il nécessaire d’ajouter que Henri IV savait un peu de latin ; qu’il avait traduit, sous son précepteur Florent Chrétien, les Commentaires de César, et que sous un autre de ses précepteurs, La Gaucherie, il avait même appris par cœur deux ou trois sentences grecques ? […] » Ici, en écrivant à la vierge-reine, on peut croire qu’il s’était mis en frais d’images : à M. de Batz, son bon serviteur, il écrira tout naïvement (2 novembre 1587) : « Monsieur de Balz, je suis bien marri que vous ne soyez encore rétabli de votre blessure de Coutras, laquelle me fait véritablement plaie au cœur, et aussi de ne vous avoir pas trouvé à Nérac, d’où je pars demain, bien fâché que ce ne soit avec vous, et bien me manquera mon faucheur par le chemin où je vas… » Cette blessure de M. de Batz, qui fait plaie au cœur de Henri, rappelle, selon la remarque de M.