/ 3136
30. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

Il y avait de quoi fendre le tronc de l’arbre, mais non le cœur de l’homme de loi. […] Je les suivis de l’oreille et du cœur aussi longtemps que je pus entendre le bruit des pas de l’escorte. […] Aidez-moi donc, ma tante ; je ne sais pas dire, je m’embrouille dans lui et dans moi sans pouvoir les démêler dans mes paroles, comme je n’aurais pas su les démêler dans notre inclination l’un pour l’autre ; enfin, c’est comme si mon cœur avait battu dans son sein, et comme si son cœur avait battu dans ma poitrine, ou plutôt, non, ce n’étaient pas deux cœurs, c’était un seul cœur en deux personnes. […] — Cette pensée, mais c’est une pensée du cœur, dit-il, il faut la lui laisser accomplir, car, quand la raison ne sait plus quoi conseiller aux hommes dans leur situation désespérée, il n’y a que le cœur qui ait quelquefois raison contre tout raisonnement ; laissez-le donc parler dans le cri de l’enfant, et qu’elle aille, à la grâce de Dieu, là où le cœur la pousse. […] et que je sentais mon pauvre cœur devenir petit dans ma poitrine !

/ 3136