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1811. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Tout ce qui plaît à notre imagination dans la sublimité des fables homériques, tout ce qui touche nos cœurs dans cette première et naïve expression des passions humaines, notre raison l’approuve, et elle y trouve sa part dans la leçon morale qui s’insinue sous le plaisir. […] Pour qui n’a pas les deux, mieux vaut le second que le premier ; car l’admiration échauffe et féconde, et le cœur y a toujours sa part ; la critique dessèche : heureux si elle ne dégénère pas en une secrète envie contre ceux qu’elle juge ! […] Tout ce qu’il écrit, il le sent, sinon avec le cœur, du moins avec la raison doucement émue d’un sage qui voit, dans les vertus des hommes, d’aimables images de l’ordre universel. […] Le moins que perde l’écrivain qui néglige l’antiquité classique, ce sont des lumières sur le cœur humain. Le moins que perde celui qui dédaigne l’antiquité chrétienne, ce sont des lumières sur son propre cœur.

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