C’est en ces termes qu’un moraliste de société, le duc de Lévis, commence un chapitre assez piquant sur les médecins qui étaient en vogue vers 1774 ; et au nombre des conditions requises alors pour réussir, indépendamment des talents propres à la profession, il met un esprit délié, la connaissance et l’usage du monde, des manières agréables : « Mais, avant tout, il fallait qu’ils eussent ou qu’ils feignissent un cœur sensible. » On retrouve quelque chose de ce soin et de cette prétention dans les éloges de Vicq d’Azyr. […] Vicq d’Azyr aurait aimé à croire à l’immortalité de l’être, de même qu’il aurait incliné à se confier en la Providence : c’était une velléité de son cœur et de son talent ; il chérissait l’espérance. […] Il célébrait avec effusion en Louis XVI « le chef d’une nation éclairée, régnant sur un peuple de citoyens ; roi par la naissance, mais de plus, par la bonté de son cœur et par sa sagesse, le bienfaiteur de ses peuples et le restaurateur de ses États ».