Ces cœurs qu’endurcit le farouche Mars, ouvre-les, Dieu paternel ! […] Pour peu que vous donniez quelque signe de pitié, le courage s’armera contre la fureur ; et le combat sera court : car l’antique vigueur n’est pas morte encore dans les cœurs italiens. » Je ne puis relire sans émotion cet ancien témoignage, qui rappelle des accents presque semblables échappés, de nos jours, dans une prose toute poétique, au cœur de Rossi222 et à son espérance de ranimer le cadavre de la belle Italie, au moment où lui-même allait tomber sous le poignard d’un assassin. […] Il a fortifié son cœur d’une ardente colère contre les deux Hespéries que baigne la mer, parce que, assurées en toi, elles lui résistent et qu’elles se revêtent des armes de ta foi et de ton amour. […] Ceux qui naguère avaient le bon partage, et qui maintenant sont tristes et abattus, les fils de ton cœur, dépossédés de toi, où porteront-ils désormais leur amour ? […] » Le même tour d’imagination, la même ferveur mystique anime d’autres chants de Luis de Léon, et en fait le poëte illuminé par la grâce divine, comme on l’a été de nos jours par la mélancolie et la satiété du cœur.