Huit ou dix impromptus mignards, que l’on cite encore, ne sauraient nous faire changer d’avis ; et partout, même chez les moins vils, jusque sous les allégories, jusque parmi les didactismes idylliques ou bucoliques, éclate, ressouvenir de l’abominable Pucelle, cet impardonnable mépris non seulement de la Virginité, de la Beauté et de l’Amour, mais aussi de la sensitivité féminine qui, d’une pudeur que désormais on ne lui permet même pas de feindre, voudrait, d’un instant du moins, retarder le baiser. […] Très souvent Alfred de Vigny restreint, modère, édulcore Shakespeare ; lorsqu’il lui arrive de citer en note le texte shakespearien, il hésite à achever la citation, par respect, dit-il, pour quelques femmes qui savent l’anglais. […] Donc Alphonse de Lamartine a eu raison de dire : « Je suis le premier qui ait fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ait donné à ce qu’on nommait la Muse, au lieu d’une lyre à sept cordes de conventionnés fibres mêmes du cœur de l’homme, touchées et émues par les innombrables frissons de la nature. » Il fallait, je pense, citer cette phrase, car, en même temps que la plus vraie et la plus haute définition de la poésie lamartinienne, elle en est comme l’exemple par l’élévation du sentiment, par la pompe et la faiblesse du style, par l’incohérence et la beauté pourtant de l’image. […] Achille de La Roche, en un article qui fut sans doute, à un moment, le tableau le plus complet des efforts de l’école avant-hier nouvelle, a fort bien élucidé le mystère qui l’enveloppe ; et il cite loyalement cette phrase, écrite dans le Figaro, par M.