Les chefs s’avancent et brillent sous l’armure de leurs pères ; suivent leurs guerriers sombres et menaçants : tels on voit les nuages pluvieux s’assembler, se presser derrière les météores enflammés du ciel. […] Borbar, roi de Sora, vit ma beauté et m’aima : son épée brille à son côté comme l’éclair du ciel ; mais son sourcil est noir et sombre, et les orages sont dans son cœur. […] Laisse-moi réveiller le roi de Morven, lui qui sourit au danger : il ressemble au radieux enfant du ciel lorsqu’il se lève et dissipe l’orage. » « Fingal venait de s’éveiller brusquement d’un songe, et s’appuyait sur le bouclier de Trenmor, bouclier fameux que ses pères levèrent jadis mille fois dans les guerres de leur famille. […] Gaul, bras invincible de la mort, jeune Oscar, qui croîs pour les combats ; vaillant Connal ; Dermid à la brune chevelure, et toi, Ossian, roi des chants, venez tous vous placer près du bras de votre père. » « Nous élevâmes le Soliflamme, le brillant étendard du roi : l’âme des héros tressaillit de joie en le voyant se jouer dans les vents ; il était parsemé d’or, comme l’azur nocturne de la voûte étoilée du ciel. […] « Voyez, dit le roi, comme l’armée de Loclin se partage sur la plaine ; ils ressemblent à une forêt de chênes à demi dévastée par l’incendie, lorsque ses arbres éclaircis laissent voir par intervalles les espaces du ciel, et les météores volants dans la nuit.