Il fait plus : signe très caractéristique, le plus caractéristique de la haine de Molière pour un de ses personnages, il en fait un hypocrite de religion, un Tartuffe, un Tartuffe, je le sais, qui reste un peu gentilhomme puisqu’il se bat ; mais un Tartuffe qui met le ciel dans tous ses discours, qui dit : « Le ciel a inspiré à mon âme le dessein de changer de vie et je n’ai point d’autres pensées maintenant que de quitter entièrement tous les attachements du monde, de me dépouiller de toutes sortes de vanités… Lorsque j’ai consulté le ciel, j’ai entendu une voix qui m’a dit que je ne devais point songer à votre sœur et qu’avec elle je ne ferais sûrement point mon salut… J’obéis à la voix du ciel… C’est le ciel qui le veut ainsi… Le ciel l’ordonne de la sorte… Prenez-vous-en au ciel… Le ciel le souhaite comme cela », un Tartuffe enfin qui, comme celui de 1667, dira : … Il est une science D’étendre les liens de notre conscience Et de rectifier le mal de l’action Avec la pureté de notre intention ; dit déjà, avec un souvenir des bons Pères, (voir Provinciales, VII) : « Vous ferez ce que vous voudrez. […] ciel, que de vertus vous me faites haïr ! […] Le pauvre, en effet, dit à Don Juan : « Je ne manquerai pas de prier le ciel qu’il vous donne toutes sortes de biens. » — « Eh ! […] » — « De prier le ciel tous les jours pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose. », « Il ne se peut donc pas que tu ne sois à ton aise ? […] » On conviendra que « ciel offensé » est un peu court.