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549. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

On dit qu’un homme a l’esprit de critique, lorsqu’il a reçu du ciel non seulement la faculté de distinguer les beautés et les défauts des productions qu’il juge, mais une âme qui se passionne pour les unes et s’irrite des autres, une âme que le beau ravit, que le sublime transporte, et qui, furieuse contre la médiocrité, la flétrit de ses dédains et l’accable de son ennui. […] Le ciel à ses yeux se déchire, et Dieu enfin lui apparaît : Il me faut, comme à l’univers, s’écrie-t-il, un Dieu qui me sauve du chaos et de l’anarchie de mes idées… Son idée délivre notre esprit de ses longs tourments, et notre cœur de sa vaste solitude. […] Tout État, si j’ose le dire, est un vaisseau mystérieux qui a ses ancres dans le ciel.

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