Rien ne montre mieux l’horizon poétique ouvert de toutes parts au poëte thébain, et les feux de génie qui sillonnaient le ciel de la Grèce. […] tu es venu vers le magnifique haras de cette terre féconde en coursiers, vers cette, Colone à la blancheur argentée, où le rossignol soupire ses mélodieux accents sous le vert feuillage. » Mais, si les juges voulurent écouter encore avant d’absoudre Sophocle, jamais ode plus charmante n’avait célébré le ciel, la terre, les souvenirs d’Athènes : « Cette contrée où Bacchus, toujours en fête, se promène entouré du cortège de ses divines nourrices, où, sous une céleste rosée, le narcisse verdoyant se pare chaque jour de gracieuses guirlandes, le narcisse, antique couronne des déesses, et le safran aux fruits dorés, les inépuisables sources du Céphise ne se lassent pas d’y répandre leurs ondes. […] Je m’envolerais vers les flots amers de l’Adriatique et les bords de l’Éridan, où, parmi les ondes du fleuve qui leur a donné le jour, a les sœurs attendries de Phaéthon versent en brillante rosée l’ambre de leurs larmes ; j’irais jusqu’au fertile rivage des chanteuses hespérides, où le dominateur de la mer empourprée n’accorde plus passage aux matelots, les arrêtant à la limite du ciel, que soutient Atlas. […] « Aussitôt nous courûmes, avec la lance, avec le bouclier, pour le combattre, le cœur gonflé de fureur, hommes contre hommes, les rangs serrés, et nous mordant la lèvre de colère, alors que, sous l’amas pressé des dards, on ne pouvait voir le ciel. […] « Il existait le chaos et la nuit, et, au commencent ment, le noir Érèbe et le Tartare ; mais ni la terre, ni l’air, ni le ciel, n’étaient encore.