Chacun sait maintenant ce qu’il veut dire, on ne se paye plus de tirades ; on ne déclame plus ; on n’ouvre plus la bouche comme si chaque parole qu’on prononce allait ébranler le ciel et la terre » [Cf. […] — Les Vierges de Verdun ou Moïse sur le Nil ne sont que du Lebrun ou du Jean-Baptiste Rousseau supérieurs. — Le Conservateur littéraire ; — et que les doctrines soutenues dans ce journal par Victor Hugo et ses frères, — en expliquent et en justifient le titre. — Les Odes de 1822. — L’influence de Walter Scott, et la publication de Han d’Islande, 1823. — Le second recueil d’Odes, 1824, et comment on y retrouve l’influence des Poèmes antiques de Vigny [Cf. le Chant du Cirque, ou le Chant du Tournoi]. — On y retrouve aussi l’influence de Chateaubriand ; — qui se fait d’ailleurs sentir bien plus encore dans le recueil de 1826, Odes et Ballades ; — et dans la véhémence de l’inspiration royaliste d’Hugo. — Cromwell et la Préface de Cromwell, 1827 ; — et combien il s’y rencontre peu d’idées, — que Stendhal ou de Staël n’eussent exprimées avant Victor Hugo. — Premières relations d’Hugo avec Sainte-Beuve, 1827 ; — et que c’est d’elles que date le rattachement du « romantisme » à la pléiade « classique ». — C’est d’elles aussi que date l’importance qu’Hugo donnera désormais aux questions de « facture » ; — et qui s’aperçoit bien dans les Orientales, 1829 [Cf. notamment Le Feu du ciel et Les Djinns] ; — où d’ailleurs et de plus le poète semble avoir voulu montrer à Casimir Delavigne comment il eût dû écrire les Messéniennes. — Marion Delorme, 1829 ; — Hernani, 1830 ; — Notre-Dame de Paris, 1831 ; — Les Feuilles d’automne, 1831 ; — et qu’autant le roman doit de son existence même au Quentin Durward de Walter Scott, — autant Les Feuilles d’automne doivent de leur l’inspiration aux Méditations, et aux Confessions de J. […] Les trois manières de Victor Hugo ; — et, avant tout, que la succession en a bien moins été déterminée par une « volonté » du poète, — que par une force intérieure dont il ne s’est jamais entièrement rendu maître ; — par le mouvement des idées de son temps ; — et par les circonstances. 1º L’inspiration lyrique ; — et que, dès son premier recueil, les Odes de 1822, — sous une phraséologie déclamatoire et surannée, — on reconnaît le lyrisme au caractère déjà personnel, actif et combatif de ses vers. — Que les Orientales ne démentent pas ce caractère ; — si les descriptions qui en font la splendeur, — les plus belles peut-être qu’il y ait dans la langue française, — ne répondent à rien que le poète ait vu de ses yeux ; — ni son Égypte [Le Feu du ciel], ni sa Turquie [Les Têtes du Sérail], ni sa Russie [Mazeppa] ; — et sont donc ainsi purement subjectives. — Le même caractère se retrouve et se précise encore dans Les Feuilles d’automne ; — dont toutes les pièces ne sont que des « pièces de circonstance », selon le mot de Goethe [Cf.