Cet anthropomorphisme ou zoomorphisme puéril ne réfléchit même pas que la division arbitraire du Temps, qui s’avance d’un pas éternellement égal, n’est pas la même chez tous les hommes civilisés, et qu’au moment où le dix-neuvième siècle de l’ère chrétienne ainsi personnifié marche, affirme-t-on, à sa mort dans le plus profond épuisement, le quatorzième siècle du monde mahométan sautille allègement dans les chaussures de ses premières dix années, et le cinquante-septième siècle des juifs, avec sa cinquante-deuxième année, gravit d’un pas sûr le sommet de son développement ? […] A l’approche de l’an mille, un sentiment semblable s’empara des peuples chrétiens. […] Le désespoir des hommes, au tournant du premier millénaire de l’ère chrétienne, provenait du sentiment de la plénitude et de la joie de la vie.