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1018. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

V Nul ne peut nier que ceci ne soit le résumé parfaitement historique de l’institution de la papauté, et de son action séculaire pour rassembler autour d’un centre commun les débris de l’Italie, pour la défendre des barbares, pour la disputer à l’empire germanique et pour faire de ses membres épars une unité papale, au lieu d’une unité romaine : à ce titre, les historiens philosophes les moins chrétiens, tels que Gibbon, Sismondi, Ginguené, Voltaire lui-même, constatent les services réels rendus par la papauté à l’Italie dans le courant des siècles. […] Sa conscience lui disait que la guerre n’était pas chrétienne, et qu’il valait mieux être un pontife de paix irréprochable devant Dieu qu’un grand tribun armé de l’Italie devant les hommes. […] La république envoya un de ses plus héroïques amiraux, Giustiniani, pour défendre Constantinople contre les assauts de Mahomet II : une blessure reçue à côté de l’empereur chrétien, sur les murs de la ville, lui fit quitter le champ de bataille avant la catastrophe de la ville.

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