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780. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Napoléon parcourut le grand et le petit palais de Potsdam, se fit montrer les œuvres de Frédéric, toutes chargées des notes de Voltaire, chercha dans sa bibliothèque à reconnaître de quelles lectures se nourrissait ce grand esprit, puis alla voir dans l’église de Potsdam le modeste réduit où repose le fondateur de la Prusse. […] L’homme habile qu’il a chargé d’éclairer et de modérer ses négociations, M. de Talleyrand, cherche en vain à l’éclairer ; il s’irrite contre la raison, il fait des traités avec l’Espagne et il les brise le lendemain. […] Napoléon n’avait pas pour habitude d’assembler de ces sortes de conseils, dans lesquels un esprit incertain cherche, sans les trouver, des résolutions qu’il ne sait pas prendre lui-même. […] Thiers, qui cherche ici la raison dans la folie, croit trouver les motifs de cette invasion inverse du Nord par le Midi dans l’inobservation du système de blocus continental par la Russie. […] Nous cherchons en vain le dédommagement des victimes de cette démence dans la fausse gloire de celui qui a semé leurs six cent mille cadavres du Rhin à la Moskowa !

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