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626. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

Il avouait un jour à Paul Adam : « Je ne suis jamais passé sur le viaduc des Batignolles (il y passait tous les jours) sans me sentir l’envie de me précipiter dans le vide30. » Il cherche un refuge dans l’Art. […] Et, pour la première fois, près de lui, on sentait, on touchait la réalité de la pensée ; ce que nous cherchions, ce que nous voulions, ce que nous adorions dans la vie existait ; un homme, ici, avait tout sacrifié à cela. » Avez-vous remarqué dans cette citation de Gide la phrase : « On trouvait là d’abord un grand silence ?  […] Et c’est ainsi qu’il en arrivait à déclarer à Edmond de Goncourt qui le rapporte dans son journal : « Le livre, c’est la parole sous la figure du silence » et encore : « Un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clef. » Il voulut « incorporer l’abstraction » et pour cela imagina de substituer à la musique des instruments, la musique de la « parole intellectuelle à son apogée ». […] À quoi bon disséquer l’œuvre de Mallarmé pour y chercher la justification d’un si formidable engouement ?

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