Dom Tiècelin, le Corbeau, qui avait jeûné longtemps, s’était lassé de ce même séjour ; la faim l’avait chassé du bois ; il était allé vers un plessis ou enclos tout proche de là, pour livrer assaut et chercher aventure. […] » À un certain moment et après ce premier assaut, tous, d’un commun accord, s’entendent pour aller chercher à boire, car chacun a dans sa bouteille du bon vin d’Anjou, et ils reviennent au combat sans retard. […] Ce que le trouvère n’a pas cherché, mais ce qui ne laisse pas de frapper encore et d’émouvoir, le combat continuant, c’est le contraste du lieu riant et frais et de la mêlée si lourde et si sanglante : « Dedans un très beau pré, sur une douce pente, à mi-voie de Josselin et du château de Ploërmel, au chêne que l’on appelle de la mi-voie, le long d’une geneslaie qui était verte et belle… » Il y a là un sentiment comme involontaire de nature, un souvenir circonstancié de la terre de la patrie, qui ajoute à l’effet simple et grandiose. — Si le poète y a pensé, ce n’est pas pour y voir un contraste, mais plutôt pour y noter un accord entre cette belle nature chérie et ce beau fait d’armes glorieux : son patriotisme marie tout cela. […] L’envie m’a pris de chercher dans l’Antiquité, parmi les duels mémorables, lequel se pouvait comparer par quelque trait au combat des Trente.