Belœil était, et, j’aime à le croire, est encore un assemblage et un composé charmant de jardins anglais et français, quelque chose de naturel et de régulier, d’élégant et de majestueux. […] Selon lui, Horace nous a tracé un jardin anglais : son « Qua pinus ingens… » est la meilleure description, la plus douce, la plus riante : « Ce petit ruisseau qui travaille à s’échapper a fait, dit le prince, mon bonheur à exécuter encore plus qu’à le lire. » En lisant tout ce qu’il écrit sur les jardins et cette suite de boutades décousues avec un peu d’indulgence, on en est payé par de charmants passages, par de jolies peintures de sites et comme par des gouaches et des aquarelles légères très vivement enlevées. […] Ces aperçus et bien d’autres du prince, qui sont juste de la date du poème des Jardins de Delille, me paraissent aujourd’hui représenter, mieux que ne le feraient quelques vers du charmant abbé, l’esprit de transition véritable qui, profitant des idées et des inspirations des grands écrivains pittoresques novateurs, les voulait concilier avec les traditions de notre goût et avec les inclinations de notre nature.