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354. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

L’auteur des Contemplations a rappelé la partie solide et artistement ciselée du poète charmant qui fut digne d’être Grec ; mais, quoique M.  […] L’être créé, paré du rayon baptismal, En des temps dont nous seuls conservons la mémoire, Planait dans la splendeur sur des ailes de gloire ; Tout était chant, encens, flammes, éblouissement ; L’être errait, aile d’or, dans un rayon charmant, Et de tous les parfums tour à tour était l’hôte ; Tout nageait, — tout volait. […] Le fatal fruit, charmant d’harmonie, ce sont de pareils vers. […] L’homme en est le cachet, la bête en est le bagne, L’arbre en est la prison, la pierre en est l’enfer… Et ici nous entrons, avec le grand songeur, dans les métamorphoses d’Ovide sans Ovide, cet autre exilé qui resta, lui, spirituel, charmant, touchant et surtout latin, dans son exil ! […] c’est un poète d’une individualité pareille, c’est l’homme qui, n’ayant plus la foi aux croyances du Moyen Age, a l’imagination si bien teinte et si bien pénétrée de la couleur de ce temps, qu’il écrit la touchante et charmante prière du Petit roi de Galice descendu du cheval de Roland pour se mettre à genoux devant une croix de carrefour : … Ô mon bon Dieu, ma bonne sainte Vierge !

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