Avec tout ce qu’il doit à l’auteur des Fêtes Galantes (il lui doit moins qu’on ne pourrait croire), Albert Samain est l’un des poètes les plus originaux et le plus charmant, et le plus délicat et le plus suave des poètes : En robe héliotrope, et sa pensée aux doigts, Le rêve passe, la ceinture dénouée, Frôlant les âmes de sa traîne de nuée, Au rythme éteint d’une musique d’autrefois… Il faut lire tout ce petit poème qui commence ainsi : Dans la lente douceur d’un soir des derniers jours… C’est pur et beau, autant que n’importe quel poème de langue française, et l’art en a la simplicité des œuvres profondément senties et longuement pensées.